Centre de Recherche en Psychologie de la Connaissance, du Langage et de l’Emotion – UR 3273

Anne-Marie Butzek

Doctorant.e

En thèse sous la direction de Jean-Marc Quaranta (CIELAM, Centre Interdisciplinaire d‘Etudes des Littératures  d‘Aix-Marseille) et la co-direction de Marie-Laure Barbier (Centre PsyCLé)
(depuis le 01/10/2017)

Les processus cognitifs lors de l’écriture littéraire

Le projet doctoral que je propose est voué à l’investigation de l’écriture littéraire sous un angle cognitif. Est-il possible – et si oui, dans quelle mesure – d’appliquer les modèles psycholinguistiques de la production de texte (Flower et Hayes 1980, plus récemment Hayes 2012 et Olive 2014) à ce cas très spécifique qu’est la rédaction d’une œuvre ? La création littéraire est-elle ou n’est-elle pas particulière, étrangère à toute autre production scripturale? En lettres, traditionnellement, c‘est la critique génétique qui s‘évertue à éclaircir la logique de la production des textes à l‘aide des analyses du dossier génétique, soit la (quasi-)totalité des traces écrites appartenant à un projet d‘écriture quelconque. L’intérêt porté à la réalisation et à l’organisation de la production écrite a culminé dans une conception dynamique de ladite comme « un faire » (Grésillon 1994). Bien que la méthodologie de la critique génétique soit tout à fait autre, sa question centrale paraît donc bien la même que celle de la psycholinguistique. Après des premiers rapprochements entre les deux disciplines (par exemple Alamargot et Lebrave 2010), il y a raison de supposer, qu’au fond, tous les rédacteurs se ressemblent. Peu importe s’ils écrivent un texte journalistique, académique, etc. ou s’ils se mettent à écrire un texte littéraire, leur production est soutenue par des capacités cognitives identique, y compris l’ensemble de ces processus identifiés par le psycholinguistes à partir des années 80 (à savoir, selon la terminologie donnée, conceptualisation, formulation, exécution).

Afin d’étayer cela dans le cadre de ma thèse, je propose une étude empirique polyvalente. Sur la base des  modèles existants et inspiré de la théorie littéraire dite cognitive (cognitive literary studies), il s’agit de, dans un premier temps, analyser un dossier génétique d’un point de vue psycholinguistique, pour ensuite mener une enquête orientée « sur le terrain ». Suite à l’exploration d’un petit nombre des folios de Marcel Proust appartenant à son travail sur A la Recherche du Temps Perdu, seront sujettes à l’analyse croisée des écritures enregistrées – moyennant logiciel Inputlog (Leijten et van Waes) – des étudiants en création de l’AMU et des écrivains. Chemin faisant, il convient de rendre opérationnels certains concepts de la critique génétique que, par exemple, les opérations fondamentales de l’écriture ainsi que les stratégies de rédaction « à processus » et « à programme » (Hay 1986). En découlent les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : La fluidité, mesurée à travers la taille des jets textuels et des pauses, augmente en fonction de l’expérience et varie en fonction des caractéristiques du texte.

Hypothèse 2 : Lors de l’écriture littéraire, chaque phrase se compose en plusieurs jets qui, quant à eux, résultent de l’ensemble des opérations fondamentales (– selon des profils  caractéristiques des rédacteurs et indépendamment des variables comme l’expertise ou les caractéristiques du texte.)

Hypothèse 3 : L’activité révisionnelle est dominée par la réécriture dont notamment les reprises orienteront l’écriture littéraire.

Mots clés : modèles cognitifs de la production de texte, génétique des textes, création littéraire, étude cognitive de la littérature/cognitive literary studies, interdisciplinarité

Communications orales

  • Butzek, Anne-Marie, (2014, novembre). « Mythologische Elemente in M. Šiškins Venerin Volos. » Communication orale présentée à la conférence Slavische Literaturen als Weltliteratur: Hybride Konstellationen. Université Justus Liebig, Gießen, Allemagne.

Formation universitaire

2012-2014 – Master en British studies, Université Johannes Gutenberg, Mayence, Allemagne

2009-2012 – Bachelor en British studies et slavistique (Russe), Université Johannes Gutenberg, Mayence, Allemagne

2010-2011 – programme« Erasmus » : année d’études à l’étranger en Littérature écossaise, Langues anglaise et russe à l’Université de Glasgow, Écosse

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