Yuska Aguiar
par Yuska Aguiar – Professeure à l’Université Fédérale de Paraíba (UFPB-Campus IV)
Résumé
Le binôme “technologie et autisme” est une réalité. En effet, l’usage des outils numériques par les personnes avec TSA se passe dans des contextes divers tels que les milieux thérapeutiques, d’apprentissages ou encore dans la vie quotidienne.
Dans la littérature, les rapports sur le développement d’utilisation et d’évaluation des ressources numériques sont nombreux (Grynszpan et al 2014; Virnes et al 2015). Le constat est de pointer la diversité des solutions selon le type de technologie adoptée (web, mobile, réalité virtuelle, etc.), l’objectif d’utilisabilité (communication, reconnaissance des émotions, sociabilité, etc.) et le contexte d’intervention. Pourtant ces mêmes chercheurs, partagent le constat des difficulté rencontrés pour mesurer l’efficacité des solutions à long terme (dû aux solutions immatures ou les prototypes), ainsi que la difficulté de comprendre l’effet des décisions de projet (interface, interaction, média, tâche etc.) sur l’utilisabilité et l’accessibilité des outils numériques.
Dans le domaine de l’informatique, des stratégies de développement collaboratif, où l’utilisateur est actif dans le processus de la conception et de la validation des outils numériques, sont de plus en plus adoptées (Börjesson et al 2015; Doga et al 2017). L’objectif consiste à trouver des solutions compatibles aux besoins de ce public. Cependant, si d’un côté les solutions spécifiques répondent aux besoins chez l’ensemble des personnes avec TSA, face à l’hétérogénéité inter- et intra- individuelle, des généralisations ne sont pas évidentes à faire.
Comme alternative, concevoir des recommandations pour le développement et l’évaluation des outils numériques est une proposition intéressante. Les développeurs peuvent se servir du guide de recommandations afin de les accompagner dans la prise de décision concernant l’interface, l’interaction, les médias, la navigation, l’organisation des tâches, etc. Le but est de concevoir un outil numérique flexible pour différents besoins mais également, au moment de l’utilisation, que la personnalisation puisse cibler un utilisateur spécifique. En parallèle, les évaluateurs ou les éducateurs (thérapeutes ou parents) peuvent se servir du guide pour aider les utilisateurs à prendre une décision quant aux choix de l’outil numérique le plus adapté aux besoins de l’individu.