Centre de Recherche en Psychologie de la Connaissance, du Langage et de l’Emotion – UR 3273

Quand

vendredi 08 décembre 2017    
14:00 pm

Salle B203 - Bâtiment Egger
29 avenue R.Schuman, Aix en Provence, 13621

Type d’évènement


La préférence des jeunes enfants pour les comportements prosociaux est-elle robuste? Etudes expérimentales et oculométriques à 6, 12, 18, 24, et 36 mois

Jury

Mme Delphine PICARD Aix-Marseille Université Directeur de thèse
Mme Céline SCOLA Aix-Marseille Université CoDirecteur de thèse
Mme Nathalie BLANC Université de Montpellier-III Paul Valéry Examinateur
M. Jean DECETY Université de Chicago Rapporteur
M. Olivier PASCALIS Université Grenoble Alpes CNRS Rapporteur

 

Résumé :
En 2007, une étude menée par Hamlin, Wynn et Bloom a montré qu’à 6 mois les jeunes enfants disposent de capacités d’évaluation sociale, capacités qui s’illustrent dans leur préférence pour des personnages prosociaux (comparés à des personnages antisociaux). Depuis, de nombreuses études ont tenté de retrouver la préférence pour un personnage prosocial. Si certaines ont observé cette préférence chez les jeunes enfants, d’autres n’ont pas retrouvé ce résultat, questionnant la solidité de ces capacités. L’objectif de cette thèse est de tester l’existence et la robustesse de la préférence pour un comportement prosocial chez les jeunes enfants en manipulant : 1) l’âge (6, 12, 18, 24, 36 mois), le type de scénario social (aide, jeu, partage), et l’apparence faciale des agents prosociaux et antisociaux (familière ou inhabituelle). Dans cet objectif, une première étude a été menée auprès de 39 enfants âgés de 12-24 et de 24-36 mois, puis 3 études ont été réalisées avec la participation de 407 enfants âgés de 6, 12 et 18 mois qui ont visionné des dessins animés faisant interagir des agents prosociaux et antisociaux. Leurs préférences ont été recueillies par un geste de pointage/atteinte ou mesurées à l’aide d’un oculomètre qui a permis de les identifier pendant le déroulement des dessins animés (i.e., pendant que les personnages produisent les comportements pro- et antisociaux). Nos résultats montrent que la préférence pour un comportement prosocial est observée dans notre échantillon le plus jeune (6 mois), et a été trouvée à tous les âges testés excepté à 18 mois. Cependant pour chaque âge donné la préférence n’était trouvée que dans un seul scénario social. Enfin, dans les situations opposant ethnie familière-comportement prosocial à ethnie étrangère-comportement antisocial, les jeunes enfants n’expriment pas de préférence dans une majorité de mesures, et expriment parfois une préférence pour le personnage à l’ethnie étrangère qui produit un comportement antisocial. L’ensemble de ces résultats remettent en question la solidité de cette préférence pour un comportement prosocial et questionnent les conditions nécessaires à son observation. Les résultats de cette thèse sont discutés à la lumière 1) de questionnements méthodologiques, 2) d’études récentes qui viennent fragiliser les résultats princeps d’Hamlin et ses collaborateurs, et 3) des particularités des études menées auprès des jeunes enfants.

Mots clés : jeunes enfants, comportement prosocial, préférence, robustesse, oculométrie, évaluation sociale